Der Segler – Kalligramm

Dies ist die deutsche Übersetzung des Gedichts Le Voilier, wieder in Form eines Kalligramms.

Der Segler

Des Ostwinds Hauch blähte das Tuch, die Leinen lösten sich,
im stillen Morgengrauen erzitterte das Segel.
Mit einem sehnsuchtsvollen Röcheln verließ er die Fahrrinne,
und sein Bug zerschnitt die widerspenstige Woge.
Das Stampfen ließ den Rumpf ächzen;
die Wanten klagten im zarten Schweigen.
Das Gouvernail – unbeirrt – zeichnete den Kurs, ohne Umweg oder Wiederkehr;
Indessen hielten die Bullaugen die Erinnerung der verwaisten Küste fest.
II
II
Sein Lehen wich zurück - mit unergründlicher Scheu.
II II
Ungeduldig bäumte sich der Wind auf – die Fock knallte scharf.
Eine trotzige Gischtträne klammerte sich daran.
Sie gab nach – einen Augenblick noch verzögert durch
die raue Bordwand – bevor sie sich im Meeresabgrund verlor.
Ein Tau knarzte sein trübsinniges Lied, ein Seufzer eines schweren Versprechens.
Vom feurigen Böen gepeitscht, zog sich sein entschlossenes Kielwasser
ins Grau des Vergessens. Sein Schatten dehnte sich in jener blauen Stunde,
gen Horizont, in Aquarell -- Lavendel und Tinte.
Doch hinter sich, verschmolzen mit der Morgenröte,
glaubte er den Hauch eines Blickes zu spüren,
für immer abgewandt.


Jean-Christophe Berthon

Auch hier muss ich am Layout meines Blogthemas arbeiten, da es die Darstellung des Gedichts in Form eines Kalligramms unterbricht, vor allem auf Mobilgeräten.

Le Voilier – Calligramme

Voici sûrement la version finale de ce poème. J’ai tenté d’en faire un calligramme, les vers prennent la forme d’un voilier de face. Je dois toutefois adapter le thème de mon blog pour améliorer le rendu. Demain, je commence la traduction allemande.

Le Voilier

La brise du Levant gonfla la toile ; les amarres se délièrent,
Faisant frémir la voile dans la quiétude de l‘aurore.
D’un râle langoureux, il franchit le chenal,
Et sa proue fendit l’onde rétive.
Le tangage fit geindre sa carène ;
Les haubans gémirent dans ce silence ténu.
Le safran - obstiné - traça le cap sans détour ni retour ;
Tandis que les hublots retenaient la mémoire de la côte désolée.
II
II
Son fief s’éloignait, avec une insondable retenue.
II II
Le vent, impatient, rua - le foc claqua d’un coup sec.
Une larme rebelle d’écume s’y agrippait.
Elle céda - un instant encore retardée
par le bordé rêche - avant de se perdre dans l’abîme.
Un cordage grinça d’un chant morose, soupir d’une promesse difficile.
Cinglé de bourrasques fougueuses, son sillage décidé se dessinait
dans l’oubli. Son ombre s’étirait en cette heure bleue
vers un horizon en aquarelle - lavande et encre.
Mais derrière lui, fondu dans l’aube, il crut sentir
le soupçon d’un regard
à jamais tourné.


Jean-Christophe Berthon

En traduisant ce poème en allemand, j’ai dû corriger quelques petites coquilles. Par exemple, j’ai découvert que le vent du Ponant est un vent méditerranéen qui souffle d’ouest en est. Or, j’imaginais plutôt ce voilier quitter la Bretagne en direction de l’ouest. J’ai aussi corrigé quelques termes de marines, parce que ce n’est pas facile de rester sur le pont dans la houle sans trébucher sur un cordage…

Le Voilier – Der Segler

J’ai voulu écrire un nouveau poème, après la montagne, c’est vers la mer que je me suis tourné. C’est une première ébauche. J’ai envie de travailler quelques tournures et découpages de vers, et de penser sur le rythme. Mais j’aime bien déjà ce résultat.

Le Voilier

Le souffle du Ponant gonfla sa peau de toile,
Elle frissonna, puis ses amarres se délièrent.
D’un râle discret, il franchit le chenal,
Et de sa proue muette, il fendit l’onde.
Le tangage fit geindre sa carène tendant les haubans
Qui gémirent dans le silence ténu.
Le safran traça le cap, seul maître à bord,
Tandis que les hublots fermés rêvaient la côte désolée.

Son fief s’éloignait, avec une insondable retenue.

À son foc, une larme d’écume s’agrippait,
Glissa sur la bordée, et se perdit dans l’abîme.
Un cordage grinça d’un chant morose,
Soupir d’une promesse difficile.

Propulsé par les vents, porté par les courants,
Son sillage, décidé, se dessinait dans l’oubli.
Son ombre s’étirait en cette heure bleue
Vers un horizon en aquarelle de lavande et d’encre.
Mais derrière lui, fondu dans l’aube,
Flottait le soupçon d’un regard à jamais tourné.

Update: Ich habe die deutsche Übersetzung aktualisiert, die nun besser zu den Gefühlen und Wahrnehmungen des französischen Originals passen sollte. Das französische Gedicht ist jedoch noch nicht fertig (es gibt einige Verse, an denen ich noch arbeiten möchte).

Ich wollte dieses Gedicht auf Deutsch übersetzen. Aber es war mir zu schwer. Ich habe eine KI gefragt, und ich denke, dass das Ergebniss anders klingt, aber trotzdem OK. Und für jeden Vers bat ich um Varianten mit einer Erklärung der Unterschiede. Dann versuchte ich, jeden Vers mit diesen Informationen zu konstruieren, und bat dann um ein Korrekturlesen, um den Text grammatikalisch zu korrigieren. Ich benutzte eine andere KI, um eine Rückübersetzung anzufertigen, um zu sehen, ob die Gegenüberstellung einen französichen Text ergab, der das ausdrückte, was ich beabsichtigt hatte.

Der Segler

Der Hauch des Ponant blähte seine Segelhaut,
er erzitterte, dann gaben seine Leinen nach.
Mit einem leisen Röcheln passierte er die Fahrrinne
und mit stummem Bug durchschnitt er die Flut.
Das Stampfen ließ den Rumpf ächzen,
die Wanten spannten sich und klagten im zarten Schweigen.
Das Gouvernail zeichnete den Kurs, alleiniger Herr an Bord,
während die geschlossenen Bullaugen von der verwaisten Küste träumten.

Sein Lehen entschwand mit unergründlicher Zurückhaltung.

An seinem Fock klammerte sich eine Schaumenträne,
glitt an der Bordwand entlang und verlor sich im Abgrund.
Ein Tau knarrte in klagender Melodie,
Seufzer eines schweren Versprechens.

Von Winden getrieben, von Strömungen getragen,
zeichnete sich seine entschlossene Kielspur ins Vergessen.
Sein Schatten reckte sich in jener Blauen Stunde
einem Horizont aus Lavendel- und Tintenaquarell entgegen.
Doch hinter ihm, im Schmelz der Morgendämmerung,
schwebte der Hauch eines für immer abgewandten Blickes.

Amarettino e cappuccino

Brise fraîche
Une table sous l’ombre
D’un tilleul fleuri qui s’étire.

Inspiration — senteur de l’été approchant

Croooc
Note caramélisée envahissante
Poursuivie
Par un cœur doux-amer

Expiration — l'amandine prend sa place

Une tasse approche des lèvres
Pschhhh
Déchirement feutré d’une mousse lactée
Sliiiirp
Suave et aérien d’abord
Prolongé par l’âpreté arrondie d’un cacao — hmmm

Résonance du baiser de Saronno…

Bonne journée :-)

Haïku – La Lune Rousse

Il s’agit là de mon tout premier essai d’écrirture d’un haïku.

Écho Silencieux

Nuit silencieuse —
La Lune est là, distante,
La regardes-tu ?

Un haïku est un poème japonais court qui en 3 vers de 5-7-5 syllabes exprime un instant, une émotion ou une scène. J’aimais bien ce premier essai qui sort un peu du genre traditionnel en interpellant directement le lecteur par une question. Mais par la suite, alors que j’essayais de le traduire en allemand, je me suis rendu compte que les termes utilisés étaient trop simples et crus. En reprenant le champ lexical de ce thème et l’émotion que j’avais perçue, j’ai écrit deux nouvelles versions qui me plaisent beaucoup mieux. Chacune d’entre elles présente une touche d’originalité qui ne respecte donc pas strictement les règles du haïku, mais qui ne dénature pas l’idée de ce type de poème.

Je ne suis pas français pour rien après tout ;-)

Une lune rousse
Déchire l’obscurité —
Bruissement d’une pensée.

Voici le deuxième :

Nuit feutrée — frisson !
La lune m’éclabousse
d’un lointain murmure.

Les amateurs de Prévert feront peut-être le lien avec l’un de ses poèmes (indice : une orange et un prisonnier).

Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain

Le titre de ce billet de blog est la traduction du vers latin « carpe diem, quam minimum credula postero ». Il s’associe parfaitement avec le thème de mon escapade à Münster. Alors je suis allé cueillir les bleuets de ma pensée.

Prendre conscience de ce que l’on vit, c’est d’abord ralentir, observer et écouter. C’est ouvrir ses sens sur le présent, cet instant fugitif. Les Allemands parlent d’Achtsamkeit : une attention simple, vigilante. Il s’agit de consciemment prendre une photo de ses sens et de l’explorer. La marche l’incarne très bien : on regarde vraiment où l’on met les pieds, on écoute sa respiration, on hume l’air, on laisse les détails du chemin remonter – on devient spectateur attentif d’une odeur d’herbe coupée, d’un parfum de fleur de sureau, de trilles d’un mignon roi de l’hiver perché sur une clôture, ou de la lumière qui change au passage d’un nuage. Cette conscience de la musique de notre monde présent s’entretient admirablement dans le souffle régulier de la promenade.

Le rythme du pas peut alors devenir un trait de crayon ou un jet d’encre, les sens externes peuvent s’éteindre et nos sens internes s’activent. Les impressions ressenties pendant la marche consciente, les souvenirs, les formes, les odeurs peuvent maintenant guider notre main. Quand on trace un contour ou rédige quelques lignes, on se focalise : le cerveau met les notifications externes en sourdine et ouvre la porte à l’imaginaire ; en quelques minutes on peut voir un champ de blé différemment, sous une lumière crépusculaire. Concentration et créativité peuvent bien s’accorder : l’une tient la lampe, l’autre explore.

Dans les trois cas – marcher, dessiner, écrire – l’idée est la même : cultiver un regard frais et disponible, changer son point de vue, commencer une nouvelle exploration, itérer. C’est un exercice modeste, mais au combien précieux. Essayez : sortez pour dix minutes, croquez un paysage, ou griffonnez trois vers en haïku. Vous verrez, votre point de vue n’a pas besoin de système de navigation pour se déplacer.

Voici un haïku (poème court japonais à l’origine) composé d’après les photos ci-dessus et avec l’impression que ce moment m’a fait ressentir.

Blés jaunes dorés —
Un bleuet perdu éclate,
Une note espiègle.